| Au début du putsch achevé le 3 décembre |
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28 ans, 10 mois, 15 jours après l’assassinat de Sylvanus OLYMPIO lors du putsch du 13 janvier 1963 au Togo, survient le coup d’Etat contre les institutions de la transition qui, commencé le 28 novembre 1991 fait une trentaine de morts, et se poursuit avec des massacres qui continuent jusqu’à l’assaut sur la Primature le 3 décembre.
Dès le petit matin du 28 novembre 1991, un groupe de militaires s’empare des points stratégiques de la ville de Lomé et de la radio sur laquelle ils lisent des communiqués réclamant la dissolution des organes de la transition dont le Haut Conseil de la République, l’organe législatif de la transition démocratique, et la démission du Premier ministre KOFFIGOH.
La résidence du Premier Ministre est encerclée.
Les mêmes communiqués menacent de réduire Lomé en cendres et annoncent : « pour tout caillou lancé à tout élément des forces de l’ordre, la réponse à cet acte sera des coups de rafales à n’importe quel moment ».
Avenue de Duisburg dans le quartier de Kodjoviakopé à quelques centaines de mètres de la résidence du Premier Ministre (Primature) des femmes et des enfants balayent la devanture de leurs portes ce matin-là.
Devant la boulangerie de l’avenue, des clients achètent du pain des passants se rendent à leur lieu de travail ou rentrent chez eux.
A bord de chars et véhicules militaires équipés d’armes automatiques des militaires patrouillent.
Comme pour donner plus de poids à leurs revendications et menaces, un char posté près de la Radiodiffusion nationale tire sans sommation une salve vers un groupe de personnes attroupées loin de l’engin et ne manifestant aucune hostilité envers les militaires putschistes.
Bilan de cette furie meurtrière : huit cadavres et plusieurs blessés graves alignés, en quelques minutes au bord de l’avenue.
Les 8 personnes tuées sur le coup :
- Anani AMEGLETOR, 42, marié, père de 2 enfants, veilleur de nuit, revenant du travail et surpris par les rafales ;
- Jeannette KONDO, 18 ans, célibataire, commerçante ;
- Abla DAKPON, 30 ans, mariée, mère de 3 enfants, commerçante ;
- Kossi AHADZI, 31 ans, célibataire, peintre-auto ;
- Yvette Afi AZIAMOE, 15 ans, collégienne ;
- Toubi BEDE, 20 ans, célibataire, lycéen ;
- KODJO, peintre ;
- José Benoît AGBEMENYA, 28 ans, célibataire, bijoutier.
Dans les rues de Lomé les tirs se poursuivent à l’aveuglette, sur les habitants vaquant à leurs occupations matinales citadins de la capitale, puis toute la journée et c’est au total une trentaine de civils qui seront ainsi massacrés avec des armes de guerre.
Cette folie meurtrière se poursuit dans la capitale les jours suivants jusqu’au 3 décembre où les mutins donnent l’assaut sur la Primature, résidence du Premier ministre KOFFIGOH.
