| Prisonnier politique gréviste de la faim, torturé pendant 2 mois et arbitrairement détenu depuis 6 ans |

Né en 1990 (35 ans en 2025), revendeur de produits d’alimentation générale, marié à deux femmes et père de trois enfants, domicilié à Adétikopé, TCHAWISSI Rafiou a été arbitrairement arrêté dans l’Affaire « Tigre Révolution », le 24 novembre 2019, vers 14H, après avoir été piégé par un appel lui demandant d’aller à la rencontre d’un ami devant passer par son quartier.
C’est à l’arrivée à ce lieu de rencontre qu’ils voient venir à eux des personnes en civil qui les encerclent, se saisissent d’eux, les menottent puis les jettent dans leur véhicule pour les conduire à son domicile qu’ils soumettent à une fouille générale sans rien y trouver qui puisse le compromettre.
Ensuite cagoulé, il est conduit, ainsi que son ami, par des voies détournées jusqu’à un endroit inconnu où on les séquestre pendant plusieurs jours avant qu’il ne se rende compte qu’il est dans les locaux du SCRIC où on les soumet à des interrogatoires musclés.
Il lui est notamment demandé qui sont ceux qu’il connait au PNP et de citer leurs noms. N’ayant pas pu citer de noms, il est soumis à des bastonnades, des roulades au sol au terme desquels on verse de l’eau sur lui tout en le frappant sans cesse. Difficilement, il arrivait à trouver à manger pendant les 2 mois qu’il a passés au SCRIC sous les tortures et autres traitements cruels, inhumains et dégradants.
C’est après cela que, le 3 février 2020, il est présenté au juge d’instruction qui l’inculpe pour « Atteinte sécurité intérieure de l’Etat et troubles aggravés à l’ordre public » et le défère à Prison civile de Lomé.
De là, il est à nouveau transféré dans les locaux de l’ancienne Direction générale de la Gendarmerie nationale togolaise, en face de la BIDC et de la BOAD où, enfermé pendant plus de 2 bonnes années dans une mini villa avec 72 autres détenus vivant continuellement dans le noir, sans voir le soleil au quotidien, ils ne sont autorisés à sortir dans la cour de la maison qu’en cas de maladie lorsqu’ils sont conduits à l’infirmerie ou à l’Hôpital.
Non autorisé à voir sa famille, ses femmes et ses enfants pendant la pandémie du COVID 19 au motif qu’elle faisait rage, TCHAWISSI Rafiou est tombé gravement malade à l’époque, souffrant de maux d’yeux, de douleurs au cœur et de traumatismes dans certaines parties du corps du fait des tortures et mauvais traitements qu’il a subis en détention. C’est sous ce régime, qui est une autre forme notoire de torture venant s’ajouter aux mauvais traitements qui lui ont été infligés lors de sa détention antérieure au SCRIC, qu’il a longuement vécu avant d’être ramené par la suite à nouveau à la Prison civile de Lomé où, détenu depuis lors, il a bouclé 6 ans de détention arbitraire sans jugement, ni condamnation le 24 novembre 2025.
Parce qu’il a été arbitrairement et injustement arrêté, détenu, sauvagement torturé et a subi des traitements cruels, inhumains et dégradants pendant sa détention, TCHAWISSI Rafiou, qui a rejoint le mouvement de grève de la faim lancé par ses codétenus le 8 novembre 2025 pour dénoncer leur injuste situation, doit être libéré immédiatement et sans condition comme le prescrivent le Code pénal togolais et les instruments internationaux ratifiés par l’Etat togolais.
