SYLVANUS FOREVER !

15 septembre – 15 octobre 2025 :
Mois des martyrs et prisonniers politiques du Togo
Assassiné en détention aux arrêts de rigueur par empoisonnement et torture, le 29 mars 1985
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22 ans, 2 mois après l’assassinat de Sylvanus OLYMPIO lors du putsch du 13 janvier 1963 au Togo, survient l’assassinat en détention, aux arrêts de rigueur, du Colonel Koffi Rainhill KONGO, officier supérieur des Forces armées togolaises.

Inspecteur Général des Forces armées togolaises (FAT), cet officier de l’armée togolaise qui n’avait que 49 ans, aurait échappé, à plusieurs reprises, à des tentatives d’assassinat. EYADEMA ayant l’habitude de le convoquer tard le soir, précautionneux, il se faisait toujours accompagner par un autre militaire ou dignitaire du régime pour ne pas se faire mitrailler, dans son véhicule, comme ce fut le cas pour un chauffeur de Barry Moussa BARQUE, un ministre d’EYADEMA.

Mais, au terme des manœuvres militaires conjointes franco-togolaises organisées au mois de février 1985, sa liquidation physique fut décidée par EYADEMA qui, pour l’exécuter, saisit l’occasion que lui offrait le Général Jeannou LACAZE qui commandait le détachement de l’armée française lors de ces manœuvres militaires. En effet, ce dernier avait fait, au sujet de Koffi KONGO, des éloges à EYADEMA à qui il déclara qu’à son avis, il devait être promu au grade de général parce qu’il n’avait jamais vu un officier africain aussi brillant de toute sa carrière. Sans le savoir, il venait de signer l’arrêt de mort de l’officier togolais.

Car pour EYADEMA, qui détenait seul à l’époque le grade de général au sein de l’armée togolaise, Koffi KONGO devenait ainsi un dangereux concurrent qu’il fallait éliminer au plus tôt. Un futile prétexte d’« insubordination » de Koffi KONGO, accusé d’avoir été en retard pour aller accueillir une délégation béninoise venue rendre visite à EYADEMA, fut invoqué pour le mettre aux arrêts de rigueur dans sa résidence du camp militaire.

Le 29 mars 1985, il fut retrouvé mort dans sa maison du Camp RIT où il purgeait sa peine depuis près d’un mois alors qu’il ne souffrait auparavant d’aucune maladie.

Si, à l’époque, des informations venant de dignitaires du régime indiquèrent qu’un gaz mortel avait été utilisé pour l’assassiner par empoisonnement, des soldats préposés à sa garde ont révélé plus tard que, la veille de la découverte de son corps, un commando de la Garde présidentielle s’était introduit dans sa villa pour en ressortir quelques temps après.

Manifestement, Koffi KONGO aurait donc subi le même sort que Paul COMLAN, assassiné par des coups mortels portés à main nu par un commando de tueurs professionnels de la Garde présidentielle.

Après son décès, le régime EYADEMA fit pression sur la famille pour qu’elle s’oppose à l’autopsie du corps que sollicita la mission que dépêchèrent au Togo les organisations humanitaires internationales dont Amnesty International pour faire la lumière sur ce décès plus que suspect. Koffi KONGO fut donc enterré en toute impunité…


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