
Le jeune manifestant HUNLEDE

Christian ATAYI : il raccompagnait au
portail un parent venu lui rendre visite.

L’étudiant Kouassivi Akpé Jean-Marie TETE-ADJALOGO.

L’étudiant Le gardien de la paix
Natchamba NADJE, lynché
par des manifestants.
27 ans, 9 mois après l’assassinat de Sylvanus OLYMPIO lors du putsch du 13 janvier 1963 au Togo, survient le soulèvement populaire du 5 octobre 1990 qui fait officiellement 4 morts, des dizaines de martyrs selon les sources indépendantes.
A la mi-août de l’année 1990 au Togo, une vague d’arrestations frappe des militants et de jeunes étudiants proches de la Convention démocratique des peuples africains (CDPA), un parti politique clandestin qui a fait parler de lui l’année d’avant avec l’arrestation, en Côte d’Ivoire, de ses militants, accusés de convoyer à destination du Togo, « L’alternative », un document du parti.
En septembre, la Ligue togolaise des Droits de l’Homme (LTDH), constitué au mois de juillet précédent, sort un communiqué confirmant que les jeunes arrêtés et accusés de « distribution de tracts hostiles au régime et incitation de l’armée à la révolte » ont été torturés notamment à l’électricité.
Sous les pressions internationales, les 11 jeunes étudiants sont libérés alors que les deux jeunes travailleurs : Hilaire Dossouvi LOGO et Agbélenko DOGLO sont maintenus en détention.
Le 5 octobre 1990, au Palais de justice de Lomé où se rend le verdict de leur procès, c’est l’explosion d’une révolte, expression d’un ras-le-bol général trop longtemps contenu de la population : contre vingt-cinq années de dictature, le peuple se soulève à l’occasion de la parodie de procès qui se tient et condamne injustement ces jeunes opposants politiques.
La jeunesse togolaise, fer de lance de la lutte de résistance du peuple, venue assister très nombreuse au procès déferle très rapidement sur toute la capitale ce « vendredi noir » et défie le régime malgré la terreur ambiante et la brutalité légendaire de ses forces de répression. Se répartissant par petits groupes dans les rues, les jeunes s’attaquent à tous les symboles du pouvoir, lapident les soldats et policiers envoyés pour les réprimer, s’attaquent aux édifices publics en y détruisant les portraits géants du Chef de l’Etat, EYADEMA, saccagent et brûlent les commissariats de police et les véhicules administratifs.
La dictature réprime sauvagement : l’armée, envoyée pour rétablir l’ordre, n’hésite pas à tirer aveuglément à balles réelles sur les manifestants, occasionnant non seulement de nombreux blessés mais de nombreuses victimes : 4 morts et des dizaines de blessés selon les chiffres officiels, des dizaines de morts et des centaines de blessés selon les sources indépendantes.
Face à cette répression sanglante, la colère populaire s’attaque à un gardien de la paix qui, lynché, y laisse la vie.
Parmi les morts retrouvés on compte notamment :
Le gardien de la paix Natchamba NADJE, lynché par des manifestants.
HUNLEDE, un jeune manifestant ;
Kouassivi Akpé Jean-Marie TETE-ADJALOGO, 25 ans, un jeune garçon de Hanoukopé, étudiant en MP (math-physique) à l’Université du Bénin. Blessé par balles tirées à la cuisse gauche par les militaires, il meurt à l’Hôpital faute de soins, après s’être entièrement vidé de son sang, les Hôpitaux et centres de santé où ses amis l’emmenaient ayant refusé de le soigner, en violation flagrante du serment d’Hippocrate.
Christian ATAYI, un habitant d’un quartier raccompagnant au portail de son domicile un parent venu lui rendre visite ;