| Prisonnier politique gréviste de la faim, torturé pendant 9 mois et arbitrairement détenu depuis 6 ans |

Né à Tchaourou (République du Bénin) vers 1994 (31 ans en 2025), maître maçon, marié et père d’un enfant, SARIKI Wakilou a été arbitrairement arrêté dans l’Affaire « Tigre Révolution » au quartier Agoè-Allainka à Lomé, le 26 janvier 2020.
C’est alors qu’ils sont en plein sommeil avec des amis togolais et ses trois frères venus comme lui du Bénin : NARA Raymond, AFFOUDA Julien et YAYI Dakpanon Guy que, brusquement, des militaires entrent dans la maison où on les a logés, cassent portes et fenêtres et se jettent sur eux. Tous en même temps, ils commencent à les frapper sauvagement, de gauche à droite, tout en les poussant avec les armes de gros calibre qu’ils ont en main mais aussi avec des machettes, des chaînes et des bâtons.
Tous sont bien masqués, visages cachés pour certains d’entre eux par des cagoules noires alors que d’autres sont en tenue civile mais tiennent aussi des armes.
Après qu’ils aient bien tabassés tous ceux qui sont dans la maison jusqu’à ce qu’ils soient tous bien affaiblis, le chef qui les commandent leur a ordonné de s’arrêter en criant : « Stop ! ». C’est alors qu’ils les ont ligotés et jetés dans leur camion qui a pris la direction du Camp GIPN d’Agoè-Logopé.
Arrivés là-bas, les suppliciés ont continué à être maltraités, sauvagement torturés pendant les 9 mois pleins qu’ils ont passés dans ce Camp GIPN car ce ne sont que des tortures qu’on n’a cessé de leur fait subir : avant de manger certains d’entre eux prennent des coups de machette sous les pieds alors que d’autres prennent des coups dans les mains et, cela, matin, midi et soir.
Au petit matin d’un jour, SARIKI Wakilou se lève pour aller uriner puis tombe, évanoui, et cela lui arrive par 2 fois mais, miraculeusement, il se relève, encore vivant, bien que l’état général de sa santé ne soit toujours pas revenu à la normale. Il manque d’appétit, n’arrive pas à bien marcher et ne voit pas bien aussi de ses yeux qui lui font mal après que les agents y aient projetés certains produits.
Avec ses codétenus, ils sont tous trop fatigués depuis lors et, attendant désespérément leur libération, ils prient quotidiennement leur Dieu pour qu’il leur accorde la santé pour qu’ils restent vivants jusqu’à ce qu’elle survienne.
Conduit à la Justice le 7 février 2020, SARIKI Wakilou est présenté au Procureur de la République et au Juge d’instruction qui, après l’avoir auditionné, décident de l’inculper pour « Atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat et troubles à l’ordre public ». Mais, contrairement à la pratique courante consistant à placer sous mandat de dépôt à la Prison civile de Lomé les détenus accusés comme lui dans la même affaire « Tigre Révolution », ils le font retourner poursuivre sa détention au Camp GIPN d’Agoè-Logopé ainsi que ses trois autres frères avec qui ils sont ensemble venus du Bénin.
Ce n’est finalement qu’au bout de 9 bons mois passés au total au Camp GIPN d’Agoè-Logopé sous les tortures, qu’il est ramené à la Prison civile de Lomé où, toujours actuellement détenu, il aura bouclé 6 ans de détention arbitraire sans jugement, ni condamnation au 26 janvier 2026.
Parce qu’il a été arbitrairement et injustement arrêté, détenu, sauvagement torturé et a subi des traitements cruels, inhumains et dégradants pendant sa détention, SARIKI Wakilou, qui a rejoint le mouvement de grève de la faim lancé par ses codétenus le 8 novembre 2025 pour dénoncer leur injuste situation, doit être libéré immédiatement et sans condition comme le prescrivent le Code pénal togolais et les instruments internationaux ratifiés par l’Etat togolais.
