SYLVANUS FOREVER !

15 septembre – 15 octobre 2025 :
Mois des martyrs et prisonniers politiques du Togo
Vétérinaire, syndicaliste, mort des suites de ses affreuses tortures en détention, le 14 décembre 1978

15 ans 11 mois après l’assassinat de Sylvanus OLYMPIO, survient l’assassinat, des suites de ses mauvaises conditions de détention, du Dr Abou Kérim Boukari.

Spécialiste des problèmes écologiques de la mer, syndicaliste, ancien militant de l’Association des étudiants et stagiaires togolais en France (AESTF) et de la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France (FEANF), fondateur et premier secrétaire général de l’Union nationale des étudiants du Togo (UNETO), militant de l’Union nationale des travailleurs du Togo (UNTT), premier directeur du Service des pêches (ex ONAF), Abou Kérim Boukari est arrêté en mars 1971 sous de fausses allégations de détournement de deniers publics que le régime d’EYADEMA n’a jamais pu prouver tant cet accusé était d’une remarquable probité.

Le juge Banermann, commis par les autorités pour instruire les charges portées contre lui, a conclu au non-lieu après une très longue instruction.

Malgré le fait qu’il ait été ainsi mis hors de cause, il est maintenu en détention.

En fait, le seul crime de cette remarquable personnalité originaire de la région de Bassar, dans le nord Togo, est d’être resté fidèle à ses convictions. Refusant fermement de faire quelque concession que ce soit aux campagnes régionalistes du régime d’EYADEMA, il a toujours refusé de le rallier malgré toutes les pressions, les chantages et intimidations qui ont été exercés sur lui pour le faire céder, sans succès.

C’est ainsi qu’il avait révélé à ses proches qu’EYADEMA lui avait notamment tenu les propos suivants :

« Pourquoi vas-tu avec les gars du Sud… ? Nous sommes de la même région et je suis déjà Président de la République. Pourquoi refuses-tu de venir avec moi ? Tu veux donc prendre ma place… ? Et pourtant tes amis MIVEDOR, EKLO, GRUNITZKY Yao, etc. eux, ils ont vite compris. Ils savent que sans moi, sans nous, ils n’ont pas d’avenir. Ils sont avec moi… D’autres passent me voir.»

Incarcéré dans une cellule de la Gendarmerie nationale à Lomé pendant les premières semaines de sa détention, ensuite transféré à la Prison civile de Lomé, il y tombe malade à plusieurs reprises du fait de ses tortures et mauvaises conditions de détention. Il est alors hospitalisé au pavillon des détenus (Cabanon) du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Lomé Tokoin.

Sachant qu’il était condamné à mourir alors qu’il était devenu un véritable squelette vivant après sept années de sauvages tortures en détention, le régime l’a fait libérer en janvier 1978 pour qu’il ne meure pas en prison, pensant ainsi éviter que sa mort ne lui soit imputée.

Il meurt le 14 décembre de la même année 1978, dans un hôpital de Lomé, des suites des affreuses tortures qu’il a subies en détention, après 11 mois d’agonie qui ont fait de lui une véritable épave humaine.

Mais c’est bel et bien de ses tortures et mauvaises conditions de détention qu’il est mort le 14 décembre 1978 et EYADEMA en porte l’entière responsabilité.


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